AVRIL 2025 – LA CNCDH ET LES DERIVES SECTAIRES


LA CNCDH ET LES DERIVES SECTAIRES: son avis de suivi sur l’effectivité des droits des personnes âgées (2013-2025).

Extrait de l’avis du 18 mars 2025 de la Commission nationale consultative des droits de l’homme ou CNCDH / Dérives sectaires / Personnes âgées – ” Dans son avis de 2013, la CNCDH s’inquiétait déjà des dérives sectaires et des mécanismes d’emprises constatés parfois dans certains établissements sociaux et médico-sociaux.

Ainsi, en 2019, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a établi un guide pour lutter contre les dérives sectaires en EHPAD (54) montrant de fait la permanence du risque depuis 2013.

” En 2021, la Miviludes a reçu 4 020 saisines (+86 % par rapport à 2015), dont un quart environ concernait la santé (55).

Une loi a par ailleurs été promulguée en 2024 sur la lutte contre les dérives sectaires (56) où l’âge comme facteur de vulnérabilité est explicitement mentionné à l’article 223-15-3.-I alinéa 2 : « 2° Lorsqu’ils ont été commis sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur […] ».

La CNCDH salue cette prise de conscience des pouvoirs publics, et la vigilance en la matière de la Miviludes, dans un contexte où la commission relève la multiplication des pratiques et produits commerciaux dit « thérapeutiques » censés apporter du bien-être et garantissant le « bien vieillir ».

Le HCFEA précise que « parmi ces nouveaux risques, la représentante du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens a insisté sur l’émergence de situations d’emprises mentales, potentiellement sectaires, du fait d’individus incitant des personnes âgées à investir dans des pratiques et/ou produits supposément bons ou miraculeux pour leur santé mais s’avérant être au mieux inefficaces, au pire néfastes pour l’organisme et pour leur budget ».
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Or, les discriminations liées à l’âge, sources d’isolement, de sentiment de solitude et de mal-être peuvent conduire des personnes fragiles, âgées ou non, à se tourner vers des produits miracles et/ou des pseudo-thérapeutes dont les compétences ne sont pas toujours vérifiées ou vérifiables.

La CNCDH invite les pouvoirs publics à mesurer l’état de la santé mentale des personnes âgées et à prendre en compte l’impact néfaste de l’âgisme et du sentiment de relégation sur cette santé mentale. Une mauvaise santé mentale est un facteur de risque pour une personne âgée d’être maltraitée et exploitée.”

Avis de suivi sur l’effectivité des droits des personnes âgées (2013-2025).

https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051401754