LA CONVERSION

LA CONVERSION de Matthias Gnehm - Publié en janvier 2012 . Cet album est un bon support pour discuter avec votre adolescent des dérives sectaires

Un extrait:" Pasteur Obrist : Les non-convertis ne peuvent pas comprendre ce que nous ressentons. Ils ne peuvent imaginer ce que Dieu nous apporte chaque jour. Force. Assurance. Confiance. Si les membres de votre famille ne sont pas croyants ou ont des mauvaises croyances, alors ils essaieront de vous détourner de votre foi. Ou pire, Rahel, Mathieu, 10, 21. Une adolescente (lisant le passage de la Bible, cité par le pasteur) : « Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant et les enfants s’élèveront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Et vous serez haïs de tous, pour l’amour de moi. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre » Le héros ne sera jamais lâché par ses parents. " Kurt : Tu veux m’enlever ma foi. Sa mère : Je voudrais simplement que tu n’affirmes pas que ta croyance est la seule vérité.

Kurt : Oui et toi que crois-tu ? Sa mère : Et bien … Je crois que je ne peux pas tout savoir. Kurt : Alors tu crois aussi qu’il existe un Dieu qui en sait plus que toi, qui sait tout. Sa mère : Peut-être que seuls les hommes peuvent savoir quelque chose. Kurt : C’est trop profond pour moi. Sa mère : Dieu a créé les hommes à son image, c’est comme ça que les hommes se l’expliquent, et c’est ainsi que cela a été gravé dans la Bible. Mais je trouve que l’inverse de cette histoire est tout aussi beau. Les hommes ont créé Dieu à leur image. C’est-à-dire qu’ils lui ont attribué toutes les facultés qu’ils avaient aussi eux-mêmes, et également la capacité de pouvoir savoir quelque chose. Kurt : Mais c’est Dieu qui a créé le monde et les hommes, pas l’inverse. Sa mère : Qui sait. L’homme peut créer quelque chose, il peut être créateur. Par conséquent, Dieu devrait également pouvoir l’être, simplement en bien mieux, et ainsi il aurait créé le monde dans son ensemble. Mais peut-on vraiment tirer cette conclusion? Ça pourrait tout aussi bien être que l’univers n’a jamais été créé , mais qu’il a toujours été là. Sans commencement, sans fin. Contraction, Big Bang, expansion, contraction, nouveau Big Bang, nouvelle expansion, et ainsi de suite, depuis la nuit des temps. […] Kurt : « Pourrait être » … tu dis toujours ça « pourrait ». Mais moi, je veux être sûr, je ne peux pas passer ma vie dans l’incertitude, c’est à désespérer ! Sa mère : Je crois que les histoires naissent précisément de cette incertitude. Lorsqu’une histoire est racontée de manière crédible, on a alors le sentiment que ça aurait pu vraiment se dérouler ainsi. On peut croire en cette histoire. Et donc croire, ça peut être une très bonne chose et ça peut aider à dissiper cette incertitude. Au moins tant que l’on écoute l’histoire, qu’on la lit, qu’on est dans l’histoire. Mais les histoires ne sont et ne restent que des histoires. Les histoires sont des inventions humaines. Et quand un conteur affirme que son histoire est vraie, alors je commence à devenir critique. Et quand il m’explique encore que son histoire est la seule vérité possible, alors il perd toute crédibilité. Kurt : Mais alors tout ce que tu me racontes là, n’est-ce pas aussi juste une histoire ? Sa mère : Si. Kurt : Pourquoi devrais-je alors te croire toi, plutôt que le pasteur Obrist ? Sa mère : Parce que le pasteur Obrist, avec son histoire, va jusqu’à affirmer que je crois mal, que je pense mal, que je vis mal, si je ne crois pas en son histoire. Kurt : Mais ton histoire l’affirme aussi, tu dis aussi que le pasteur Obrist se trompe ! Sa mère : Oui, mais je ne fais pas de prosélytisme avec mon histoire, mon histoire est de la simple autodéfense. Car les histoires t’ont conduit à te couper de ta famille. Et je ne peux pas te regarder t’éloigner de moi sans rien faire."





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